MAROC

Les marchands de sable




Le sable est une ressource qui semble inépuisable à l’échelle planétaire car il est estimé à plus de 120 millions de milliard de tonnes cependant il n ‘en est rien car sous l’effet du boom de la construction celui ci, particulièrement le sable des plages est abondamment prélevé et devient l’enjeu de tous les trafics .

Au Maroc, il existe deux type de prélèvement, celui qui est controlé et régit par l’état et celui plus artisanal qui est le résultat d’un pillage systématique de la ressource au point que certaines plages de la côte atlantique ont disparu.Pourquoi ne prend on pas le sable du désert qui est présent en abondance? et bien tout simplement car i est trop fin, trop rond et donc impropre à la construction et la fabrication du ciment.

Partout dans le pays, des poids lourds sillonnent les routes, transportant des tonnes de ce matériau pour satisfaire les besoins sans fin des promoteurs immobiliers. Comme il faut deux tiers de sable et de graviers et un tiers de ciment pour produire du béton, ce granulat est devenu la deuxième ressource naturelle la plus consommée sur la planète, après l’eau et devant le pétrole. Chaque année, au moins 15 milliards de tonnes seraient ainsi récoltées dans le monde Le BTP est en première ligne pour la construction d'immeubles, de ponts, de barrages, mais aussi de routes, de voies ferrées, de digues. Il faut 200 tonnes de sable pour une maison de taille moyenne, 3.000 pour un hôpital et  30.000 pour 1 kilomètre d’autoroute. Le Maroc est lui-même un énorme chantier où les programmes immobilier fleurissent de partout.La moitié du sable utilisé dans la construction au Maroc -10 millions de mètres cubes - vient de l'extraction illégale de sable côtier!
Dans de nombreux endroits, son extraction abusive met en péril le littoral et participe à l’érosion des plages comme à Larache ou Assilah sur la côte Atlantique. Ces dernières ne peuvent alors plus jouer leur rôle de barrière de protection de l’arrière-pays. A Larache, les pilleurs sont maintenant obligé d’attendre la marée basse pour prélever dans des trous le peu de sable qu’il reste sur la plage en contrebas de la falaise, remontant ce qu’ils peuvent encore prendre à dos d’ânes. Plus haut sur la falaise les camions se remplissent creusant d’énormes cratères accélérant ainsi une érosion déjà galopante.
Par ailleurs, l’exploitation massive détruit la faune et la flore aquatiques, pour lesquelles le sable est un habitat naturel.
La communauté internationale en importe pour un milliard d'euros par an, tandis qu'à peu près la moitié du sable exporté du Maroc provient de saisies illégalesTrois jours par semaine, les travailleurs de Larache, au Maroc, amènent plus de 700  camions sur la plage et prennent autant de sable qu'ils le peuvent. Quoique leurs patrons disposent de permis, ils viennent aussi en toute illégalité les week-ends, se servant d'ânes et de pelles pour ravager un peu plus le paysage. Ailleurs, comme à Benslimane, c’est la forêt de chênes qui a fait les frais de l’exploitation intensive de cette ressource. Des habitant s’élèvent d’ailleurs contre la mise en place d’une nouvelle carrière d’extraction.
Sur les plages, le pilleur typique est un garçon âgé de 10 à 17 ans, perché sur un âne. Il gagne environ 5 euros par jour et a déserté l'école pour le pillage. En général, les villageois investissent à plusieurs dans un âne, puis paient un jeune garçon pour le monter et avec lui, voler autant de sable que possible. Après coup, les adultes se partagent les bénéfices.la région qui s’étend de Oualidia à Ouled Skhar, en passant par la plage de Mehdia de Kénitra, l’axe routier reliant Larache et Tanger est témoin d’une valse de camions transportant près de 18 tonnes Ce granulat est fourni par une mafia du sable, usant d’une main-d’œuvre bon marché. Ce nouvel or est ensuite acheminé à dos d’âne vers le sommet des falaises, avant d’être entassé dans ces camions. 
Les premiers bénéficiaires sont les propriétaires d’ânes qui vendent le sable 100 DH le mètre cube, alors que la main-d’œuvre juvénile ne touche que la modique somme de 40 DH     par jour. Les chauffeurs de camions, quant à eux, peuvent se faire entre 6000 et 7000 DH de bénéfice quotidien, pour acheminer le sable à des promoteurs immobilier de plus en plus voraces.   
Les besoins en sable, uniquement au Maroc sont estimés à 30 millions de tonnes par anAu Maroc comme ailleurs couve une bombe écologique car le sable n’est pas une ressource durable. L’extraction sauvage du sable va irrémédiablement aboutir à la disparition des plages qui ont mis des milliers d’années à se constituer. Parce que, suivant un cycle naturel, la morphologie des plages s’ajuste aux changements saisonniers. En été, elles sont plus épaisses et en hiver, elles reculent et s’aplanissent pour mieux absorber l’énergie des vagues. Mais pour pouvoir survivre aux assauts des océans, elles doivent être suffisamment fournies en sable pour ne pas être emportées par les marées. On supprime ainsi une barrière naturelle. Les répercussions sont déjà considérables sur les franges côtières où l’érosion s’accélère. L’extraction du sable n’est qu’une pièce dans l’engrenage infernal qui mène inexorablement à la disparition des plages.
Le pire dans ce système c’est qu’on extrait du sable pour construire des bâtiments voués à disparaître à cause du recul des plages et de la montée des eaux engendrés par l’extraction du sable.










































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